Plusieurs méthodes chimiques ont déjà été proposées dans la lutte contre
Paysandisia archon, ce papillon ravageur des palmiers introduit en Europe avec des importations de palmiers infestés en provenance d'Argentine. Aucune de ces solutions n'est actuellement homologuée. Dans tous les cas, homologuées ou non, elles représentent un réel danger pour notre environnement et une partie de ces produits phytosanitaires risquent
in fine de se retrouver dans notre assiette ou dans notre verre, sans que nul ne puisse garantir leur innocuité, fut-ce à dose infinitésimale.
C'est avec beaucoup d'impatience que les amateurs de palmiers attendaient un moyen alternatif de lutte efficace contre
Paysandisia archon, ce papillon dont la larve s’attaque à nos palmiers, mais aussi contre d'autres ravageurs comme le charançon rouge. (
Rhynchophorus ferrugineus)
Une équipe de l'INRA de Montpellier semble avoir trouvé une technique d’éradication mécanique et non polluante, 100% naturelle, pour venir à bout de
P. archon et je n’ai pas résisté à l’envie de vous la présenter après avoir pris contact avec le sympathique découvreur de cette méthode pour essayer d’en savoir un peu plus, voici sa réponse :
Je connais bien votre site car lorsque je suis arrive fin 2005, les infos sur
Paysandisia étaient assez clairsemées et votre site a été parmi les premiers que j'ai visité. J'y reviens d'ailleurs assez régulièrement pour d'autres sujets ou plantes intéressantes…
Certains manifestent déjà une curiosité à l'égard de la composition et de la disponibilité de cette glu. La composition sera rendue publique 18 mois après le dépôt du brevet (octobre 2006) alors encore un peu de patience ! La glu est 100% naturelle, ne contient aucun insecticide et la différence majeure par rapport aux glus arboricoles classiques vient du fait que :
- Elle est projetable
- Elle résiste aux intempéries et surtout aux fortes chaleurs.
Les palmiers traités en juillet 06 recommencent d'ailleurs a coller dès que le thermomètre remonte en ce moment. Un seul traitement par an est donc recommandé sur une zone limitée du stipe. Le traitement est a faire autour du 15 mai donnant a la glu le temps de maturer avant les premières émergences.
La disponibilité est, bien sur, notre bataille actuelle car elle nécessite une autorisation de mise sur le marché délivrée par le ministère de l'agriculture.
La législation est en fait peu adaptée à ce genre de produits entièrement biologiques qui n'ont pas vocation d'empoisonner au sens propre les ravageurs mais n'ont qu'une action mécanique.
Nous essayons de faire tout notre possible pour que le produit soit disponible le plus rapidement car il y a une urgence absolue lorsque l'on voit la progression de l'infestation.
Jean-Benoit Peltier
Charge de recherche
Laboratoire de proteomique
Campus SupAgro-INRA