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Un article de Robert Castellana, publié par gardenbreizh.org - 17/07/2007
 

Culture, Introduction et Diffusion de Plantes à Usages Rituels en Méditerranée Occidentale


par Robert CASTELLANA, ethnologue (CRP)


Actes des quatrièmes Journées universitaires corses de Nice, 7-9 novembre 1998 [organisés par le] Centre d'études corses de Nice (CECN). - Nice : Université de Nice, 2000 (06-Nice : Impr. Faculté des lettres). - 176 p., ill. ; 29 cm. Textes des communications en français et en corse. - Notes bibliogr. - DL 01-14093 (D1). - 944.99. - ISBN 2-9508315-2-4. pp. 115-127.


Sommaire
Page 1 - Introduction
Page 2 - I - Les sites de production de palmes rituelles en Méditerranée
Page 3 - II - Les sites de production de cédrats rituels en Méditerranée
Page 4 - Conclusion et liens


I - Les sites de production de palmes rituelles en Méditerranée occidentale


Historique

La tradition des palmes est largement répandue dans toute la Méditerranée, et bien au-delà. Malgré cela, les sites de production de palmes rituelles sont plutôt rares. Ils sont localisés en Italie et en Espagne, avec deux exploitations à grande échelle tournées dès l'origine vers l'exportation, les palmeraies d'Elche et de Bordighera. Il a dû vraisemblablement exister quelques autres sites d'intérêt plus local, comme par exemple en Corse7.
Les palmeraies d'Elche et de Bordighera, les seules connues sur la rive nord de la Méditerranée, sont aussi l'un des rares exemples d’agroforesterie pratiqué en Europe, où la monoculture est la forme agricole dominante. Elles offrent en effet une riche gamme de productions horticoles ou potagères, cultivée sous le couvert des palmiers.
Situé au cœur de l'Orient espagnol (le Levante), le palmaro d'Elche8 compte quelques 300 000 arbres. Il assure toujours une importante production de dattes et de plusieurs centaines de milliers de palmes rituelles. Sans équivalent dans le paysage agraire de l'Espagne, ni d'ailleurs du reste de l'Europe, il s'agit d'une importation du modèle agricole de l'oasis, mise en oeuvre au Moyen-Age par les agronomes arabes, la région s'apparentant par son microclimat aux zones les plus arides de l'Orient. C'est la riche expérience (orientale) acquise en matière d'hydraulique par la science arabe qui permit la mise en exploitation intensive, aux alentours du X° siècle, de ces territoires jusque là impropres à toute culture9.
Si cette tentative de colonisation agraire est compréhensible pour des raisons de proximité géographique, climatique et culturelle, sa reconversion postérieure dans la fourniture de palmes rituelles est par contre plus étonnante. A moins de supposer qu'elles n'aient été déjà cultivées (à l'époque arabo-andalouse) à destination des importantes communautés juives de la péninsule10 , comme ce fut le cas pour le palmeto italien de Bordighera. Bien que d'une ampleur plus restreinte (il ne comptait que 15 000 arbres en culture), le site est d'une importance comparable par sa dimension internationale. Sa production (approchant les 100 000 palmes) était destinée aux communautés chrétiennes et juives de l'Europe, et même plus récemment à celles des États-Unis11.
Le palmier ne fructifiant pas à cette latitude, la palmeraie italienne apparaît de plus comme une tentative originale d'adaptation du modèle agroforestier de l'oasis. Par leurs similitudes, ces expérimentations agronomiques pourraient relever, comme nous le verrons, d'une tradition commune dont nous chercherons ici à retracer les principaux jalons.

Les productions horticoles et le système agro-forestier

La palmeraie d'Elche apparaît comme un système de production très diversifié. A côté des produits du palmier, palmes et dattes, on y pratique une gamme d'activités agricoles variées : cultures fruitières et maraîchères (figues, grenades, amandes, blé, oignon, vigne et olivier), mais aussi luzerne, coton, et élevage, sans oublier un sous sol riche en sel. Ce dernier détail prend tout son sens dans la tradition orientale, déjà bien connue de l'Antiquité, préconisant la mise en valeur et l'amendement des sols saumâtres par le palmier, et par des plantes associées, notamment l'orge, les fèves et les "poirées".
Bien que plus réduit, le paysage végétal du palmeto de Bordighera est tout aussi composite. Dans un espace pentu et aménagé en terrasses, les cultures potagères et horticoles entretenues sous le couvert des palmiers témoignent dans le même esprit d'une expérience originale de diversification et d'exploitation intensive et optimale des ressources en milieu méditerranéen. Son organisation répond à un plan d'ensemble sophistiqué, dont atteste plus particulièrement le système de gestion des eaux d'irrigation, qui assure dans le même temps l'alimentation de la ville et de ses moulins. Il faut voir là assurément la marque des ingénieurs agronomes italiens, avec des réalisations analogues dans la même région12. Il faut peut-être y voir aussi une indication précieuse quand à la date de cette réalisation, apparemment contemporaine de celle de la fondation du village, au XV° siècle. Une telle datation rend plausible une filiation entre le site ligure et celui d'Elche, si l'on prend en compte l'existence de relations commerciales intenses et très suivies entre ces deux régions à la même époque, sur fonds d'expéditions militaires et de "reconquête"13.
vignette de Figure 07 - Le myrte rituel juif


Figure 7 - Le myrte rituel juif
A côté des palmes et des cultures associées qui les accompagnaient, Bordighera assurait la production des trois autres plantes destinées à composer le bouquet rituel juif. Il s'agit du cédrat, exclusivement cultivé franc de pied, du myrte14, mis en culture sur brûlis afin d'obtenir des rejets trifoliés, et du saule15 où là encore des caractéristiques botaniques rares sont prisées.
Ces dernières cultures présentent un grand intérêt, puisqu’elles nous révèlent l'existence d'une botanique rituelle. Ses sources, qui nous sont par contre inconnues, ne sont pas mentionnées explicitement dans le texte biblique. Elles suggèrent pour le moins une influence des communautés juives, venant s'ajouter à celle des agronomes arabes déjà évoquée.
Nos propres observations vont dans ce sens, en ce qui concerne la technicité de ces cultures, et les rapports qu'entretenaient les différentes communautés religieuses dans la gestion de ces expériences peu ordinaires d'horticulture sacrée, sur fonds d'agronomie orientalisante.

Palmes rituelles juives et chrétiennes


1. - Les variétés

Deux types de palmes, de la variété Phoenix, sont employées pour la confection des “rameaux” tressés de la Semaine Sainte. Le dattier des oasis d'Orient, Phoenix dactylifera a fourni pendant des siècles la palme traditionnelle, toujours aussi appréciée des puristes pour sa couleur exceptionnellement blanche. Originaire des cotes marocaines, Phoenix canariensis est d'introduction plus récente. Plus jaune mais plus facile à tresser, et surtout nettement plus productive, sa palme a définitivement supplanté de nos jours son illustre prédécesseur.
vignette de Figure 08 - Palmes juives et chrétiennes


Figure 8 - Palmes juives et chrétiennes
Le dactylifera a mieux résisté en ce qui concerne la fête juive, bien que certains religieux nient aujourd'hui la pertinence de cette différenciation botanique, effectivement absente du texte biblique.
Les cultivateurs pratiquent (à Bordighera) une autre distinction, dans la variété dactylifera, entre les palmes dites “juives” (ebraico) et celles nommées “romaines” (romana), en fonction donc de leurs usages religieux. Cette catégorisation, inconnue des experts rabbiniques comme des botanistes, repose sur des critères morphologiques : un port plus rigide, et l'extrémité des feuilles qui est plus courte et plus arrondie. Nous avons pu en vérifier la pertinence, lors d'une expertise récente de la palmeraie.
Ces critères présentent une particularité non moins surprenante, leur instabilité. Il existe ainsi des palmiers aux qualités changeantes, que l'on pourrait qualifier dans le même esprit de "judéo-chrétiens" ...

2. - La culture des palmes chrétiennes

vignette de Figure 09 - Bordighera : ligature des palmes par Ghensinger (fin XIX°)


Figure 9 - Bordighera : ligature des palmes par Ghensinger (fin XIX°)
La technique de culture des palmes chrétiennes obéit à une exigence rituelle relative à leur couleur, qui doit être la plus blanche possible16. On use pour cela de la ligature, qui se pratique en juillet à Bordighera, entre janvier et juin à Elche.
A Bordighera, c'est au cours des premières semaines de juillet que le "palmiste" attache le “cœur”, ou plutôt "l’œil" (c’est-à-dire l’ensemble des feuilles centrales de l'arbre), en forme de bouquet. En l'absence de lumière, les palmes vont prendre au cours de l'hiver une couleur blanche, due à l'absence de réaction chlorophyllienne.
Afin de ne pas épuiser le palmier, cette ligature rituelle n’est renouvelée que tous les deux ans.

vignette de Figure 10 - Bordighera : récolte des palmes par Ghensinger (fin XIX°)


Figure 10 Bordighera : récolte des palmes par Ghensinger (fin XIX°)
La technique varie sensiblement à Elche, où elle se pratique à une échelle plus industrielle, avec la mise au point de procédés plus productifs. La période de ligature est tout d'abord plus longue et plus étalée, ce qui nécessite de monter à nouveau sur les arbres au milieu de l'été, afin de couper les extrémités laissées libres du bouquet, et de procéder à son "encapuchonnement" (encaperuzado). Les bouquets sont alors revêtus d'un voile de plastique noir, remplaçant avantageusement les anciens capuchons de palmes sèches qui nécessitaient une nouvelle ascension pour leur entretien17.
Les palmiers mis en ligature sont "ouverts" quelques semaines avant Pâques. On récolte alors le bouquet, pouvant comporter jusqu'à une vingtaine de palmes, voire plus suivant l'arbre et la technique choisis.
Leur conservation se fait dans des caves sombres, ou bien on les enterre. A Elche, on use de techniques plus élaborées. Les palmes sont tout d'abord mises à tremper dans une solution d'eau chlorée, puis stockées dans des caves hermétiquement closes et inondées d'eau sulfureuse, dont on contrôle soigneusement le degré d'hygrométrie.
Il existe plusieurs qualités de feuilles. Les feuilles centrales sont les plus recherchées parce que plus blanches que les feuilles périphériques. A côté de la couleur, la taille est aussi prise en compte. Elle peut atteindre 3m50. La production espagnole, qui est de loin la plus belle, comporte jusqu'à 9 qualités différentes contre 4 seulement à Bordighera.
vignette de Figure 11 - Quelques figures basiques de tressage


Figure 11 - Quelques figures basiques de tressage (Elche – Ecole des palmes)
Les palmes rituelles sont le plus souvent tressées, avec une grande diversité de figures où l'on peut distinguer quelques invariants, et des spécificités plus locales, mais non moins intéressantes.
Les grandes palmes tressées sont ainsi la spécialité des artistes d'Elche. Elles forment un édifice savant, souvent posé sur un socle de bois et orné d'une image pieuse enguirlandée et de divers éléments décoratifs, fort similaires à celles réalisés à Rome notamment pour la confection de la palme papale.
Les techniques les plus élaborées sont celles mises en oeuvre en Corse dans le cadre collectif des confréries pour la confection des pullezzule.
Ces compositions en palmes tressées font preuve de la plus extrême des sophistications, grâce à l'emploi de motifs de base simples et répétitifs réunis sur une même armature. Le procédé libère l'artiste des contraintes liées à la structure de la feuille, et lui ouvre l'accès à toutes les formes plastiques.

vignette de Figure 12 - Pullezzule corse en palmes tressées


Figure 12 - Pullezzule corse en palmes tressées (Bastia : Musée d’ethnographie)
Outre leur originalité technique, les pullezzule viennent aussi orner les croix portant le Christ lors des processions du Vendredi Saint, les fameuses Cerca et Granitula, avec leurs étonnantes danses rituelles.
Ces tressages atypiques font irrésistiblement penser, par leur réalisation collective, leur facture méticuleuse et leurs motifs empruntés à l'architecture sacrée, à des influences monastiques. Les traditions populaires, l'histoire et l'archéologie, confirment la présence de moines orientaux dans ces régions. La légende du principal de ces monastères, celui de Lérins, écrite au XIV° siècle, fait ainsi état de la présence de palmiers sur cette petite île voisine de Bordighera, siège du plus important des monastères d'Occident, fondé au V° siècle. A Bordighera la tradition locale est encore plus explicite, puisqu'elle attribue l'introduction du palmier à un moine égyptien à la même époque18.
A côté de cette présence monastique orientale bien établie, et de sa possible influence sur le rituel catholique, il convient de noter la parenté qu'entretiennent ces processions pascales et les danses rituelles qui les accompagnent, avec celles de l'Epitafios, le "tombeau du Christ", représenté sous l'aspect d'une composition florale processionnelle dans la liturgie chrétienne orthodoxe du Vendredi Saint19.

3. - La culture des palmes juives

La production des palmes rituelles juives diffère sensiblement de celle des palmes chrétiennes. Elle ne nécessite tout d'abord pas de culture à proprement parler, puisqu'il s'agit seulement d'une cueillette, celle des jeunes pousses de l'année. Elle suppose aussi l’emploi exclusif de palmes de la variété dactylifera. Leur mise en culture prend place au début de l'été, au mois de juin. Elle consiste dans une ligature très lâche, car seulement destinée à empêcher les feuilles de trop grandir, et à les protéger de manière à ce qu'elles ne "s'ouvrent" pas. Cette exigence rituelle, dont l'origine est inconnue, concerne la foliole centrale ou terminale de la palme.

vignette de Figure 13 - bouquet rituel juif avec son étui en palmes tressées


Figure 13 - Le bouquet rituel juif avec son étui en palmes tressées
La récolte a lieu en septembre. Cette culture est bien moins productive, puisqu'on ne récolte que quatre à huit feuilles par arbre, mais en contrepartie elle permet l'exploitation annuelle des plantes. La production de la palmeraie de Bordighera s'élevait ainsi, juste avant la guerre, à tout de même près de 100 000 palmes.
En matière de botanique rituelle, on notera encore que parmi les 15 000 arbres de la palmeraie il en existait une vingtaine présentant une foliole centrale en forme de "crochet". Toute aussi prisée d'un point de vue rituel, une autre particularité rare consiste dans la rectitude de la nervure centrale de la palme.
Les palmistes et leurs familles confectionnaient aussi des sortes d'étuis en palmes tressées, les ometti, destinés à tenir en main le bouquet rituel.
Les témoignages que nous avons recueillis nous donnent de plus une idée précise de la nature des rapports entre religieux et agriculteurs en charge de ces cultures rituelles.

Les courtiers qui venaient négocier les achats auprès des cultivateurs de Bordighera et surveiller la qualité de la récolte, étaient en effet des rabbins. Ils étaient ainsi capables de s’assurer du respect des exigences rituelles propres à ce type de production, en étroite collaboration avec les cultivateurs.
Venus de Suisse, d'Angleterre et de Milan, et après avoir passé une quinzaine de jours à Bordighera, les courtiers se rendaient ensuite en Calabre, pour acheter le cédrat dont cette région a fait depuis des siècles sa spécialité.
Le Sud italien constitue en effet la zone historique d’acclimatation et de diversification des agrumes en Méditerranée occidentale, introduits dès l'époque romaine dans cette région. Par la suite, l'occupation arabe, contemporaine de celle de l'Espagne andalouse, révolutionna durablement l'agrumiculture avec l'introduction de l'oranger et des techniques de la greffe.
L'introduction du cédrat, précurseur en matière d'acclimatation des agrumes, pourrait bien relever comme nous allons le voir, de ces mêmes cultures à usage rituel que nous venons d’évoquer.



Notes
7 Notamment en Espagne où les auteurs arabes mentionnent la palmeraie de la Arrizafa (ou Rusafa). Plus généralement la pratique de la simple cueillette est largement attestée jusqu'à nos jours, partout où l'aire de la tradition coïncide avec celle de la diffusion du palmier.
8 Sources : PICO MELENDEZ F., El palmeral historico de Elche, Elche, Ayuntamiento, 1977, 187 p.; ENCICLOPEDIA UNIVERSAL ILLUSTRADA EUROPEO AMERICANA, Madrid, Espasa-Calpe, 1958, s.v. Elche; PÉRES, "Le palmier en Espagne musulmane. Notes d'après les textes arabes", in Mélanges Gaudefroy Demontynes, Le Caire, 1935-1945.
9 Le Levant est la dernière grande entreprise de colonisation agraire dans l'histoire de l'Espagne. A ce propos, voir BOLLENS L., Agronomes andalous du moyen-âge, Genève, Droz, 1981. Cet ouvrage qui fait autorité pour l'histoire agraire de l'Andalousie montre concrètement comment les savoir-faire orientaux sont venus enrichir et revivifier la science héritée de la romanisation en matière d'irrigation. L'ouvrage évoque aussi la transmission de ces savoir-faire en direction du monde chrétien et leur impact culturel, notamment sur la Renaissance italienne et la grande tradition agronomique héritée de l'époque romaine (voir plus loin).
10 ENCYCLOPEDIA JUDAICA, Jerusalem, Ketter Publishing House, 1972, l’œuvre de référence sur la civilisation juive, s.v. Elche, sur la présence présumée d'une colonie juive à Elche dés le V° siècle, et de manière plus générale, quant à la rareté des documents sur l'histoire du judaïsme pendant la période musulmane en Espagne. Sur la place éminente tenue par la communauté juive à Valence, voir aussi plus loin.
11 Sources : BESSONE G., Palme d’Autore, Bordighera, Centro Culturale Chiesa Anglicana, 1992, pour l’histoire exemplaire de la palmeraie de Bordighera .
12 Voir QUAINI, op. cit., notamment à propos du système d'irrigation de la ville voisine de San-Remo, chef lieu de la Juridiction des Palmes, qui en assurait l'exportation, ainsi que les analyses du développement à grande échelle en Italie du système de cultures en terrasses par BLANCHEMANCHE P ;, "Les aménagements fonciers dans les terroirs montagneux: les paysages de terrasses de culture", in Pour une archéologie agraire, GUILAINE J. (dir.), Paris, Armand Colin, 1991, pp. 267-278.
13 GARI B., "Genova e l'islam occidentale", Storia illustrata di Genova, Genova antica e medievale, BORZANI L, PISTARINO G, RAGAZZI F (sous la direction de), Milan, Sellino, 1993, pp.177-192. Le développement de la vocation commerciale de Gênes aux XII° et XIII° siècle est contemporain de l'expansion du commerce génois en direction du Maroc et de l'Espagne, et plus particulièrement de la région des Baléares et du Levant, et de leurs salines. Outre le sel, les fruits secs étaient avec le cuir les principales spécialités de cette région.
14 Myrtus communis. Plante typique des maquis et garrigues méditerranéens, le monde antique avait consacré le myrte à Vénus, peut-être pour la suavité de son parfum. Au Moyen-Age ses baies entraient dans de nombreuses compositions médicinales On retirait de ses feuilles et de ses fleurs une eau aromatique dite "Eau d'ange", aux vertus cosmétiques. Ses rameaux et ses fruits servaient à aromatiser les vins, et ses feuilles à parfumer l'eau des bains.
15 Salix. Une plante bien connue de la pharmacopée traditionnelle pour ses propriétés médicinales.
16 On ignore l'origine de l'exigence de couleur rituelle propre à la culture des palmes. Les palmes ne sont d'ailleurs pas explicitement prescrites par les textes évangéliques, et d'autres végétaux sont communément admis. L'exigence est commune à la seconde plante rituelle de la Pâque, le blé que l'on cultive à cet effet pendant 40 jours dans l'obscurité. La justification rituelle est ici funéraire (le tombeau du Christ), et pourrait tout à fait s'appliquer aux palmes dont la valeur mortuaire était générale dans le monde antique.
17 Bien que géographiquement plus proches de Bordighera que d'Elche, les palmistes corses "encapuchonnent" aussi les bouquets.
18 La tradition relative au monastère égyptien de saint Ampelio est corroborée par l'étude de LAMBOGLIA N., "Un nuovo documento sul culto di san Ampelio e le origine di Bordighera", Rivista Ingauna e Intemelia XVII, 1-4, Bordighera, 1962, qui établit la présence, sur le site de la palmeraie, d'un important monastère contemporain de celui de Lérins. Pour la légende de Lérins, principal centre européen de la diffusion du monachisme oriental aux premiers siècles de notre ère, voir FERAUD R., Vida de Sant Honorat, trad. SUWE I., Uppsala, 1943.
19 Les cérémonies corses sont bien étudiées par POLI MORDICONI M.E., Confréries: le rituel de la Granitula, Corte, Centre d'Etudes Corses, 1990, qui n'en retrouve pas d'équivalent en Europe. En ce qui concerne les danses pascales dans le monde orthodoxe voir pour la Grèce (sur l'île d'Egine), la description de YANNOULIS A., Aegina, Egine, Yannoulis, 1983, p. 36.




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