bonjour les botanistes .
Je continue donc mon voyage qui est à peine commencé avec une arrivée à Cayenne le 28 janvier 1861 .
Cayenne est à cette époque une petite ville avec une nature luxuriante qui se trouve partout dans tous les recoins, les jardins et autour des maisons . Sur la place principale des palmiers royaux sont plantés et des arbres plus ou moins grands poussent tout autour de la ville .
Très vite l'on peut s'apercevoir que tout le matériel déjà restreint de l'expédition va en partie ne pas pouvoir être transporté et tout ce qui représente les mini serres et les choses non indispensables vont repartir dans des caisses direction la ville de Belem point final du voyage . Là ils serviront pour le chargement final , en attendant ils seront entreposés dans un hangar .
Pour le départ il est donc prévu que l'expédition parte avec deux ânes pour transporter les choses lourdes ainsi un minimum d'hommes sera nécessaire . Le guide à facilement été trouvé , il doit nous mener de Cayenne à Paramaribo .
Ce voyage étudié depuis la France a donc prévu un long périple le long des côtes afin d'habituer nos jeunes explorateurs à la forêt , à la faune, la flore et aux nombreuses surprises qui attendent nos jeunes explorateurs du genre animaux sauvages , serpents , mygales caïmans , piranhas et autres animaux que nous ne connaissons pas en forêts . En plus il va falloir couper des rivières, des arbres abattus, traverser des marais des montagnes , passer des torrents des cascades donc plein de choses non naturelles et difficiles pour certaines à surmonter . Cette partie est donc indispensable à faire avant de rentrer plus avant dans les terres ou la il ne sera plus question d'abandonner à mi chemin .
Tout étant prêt le petit groupe assisté d'une douzaine de porteurs et des deux ânes prennent leur départ le 6 février au matin . La journée s'annonce belle en effet les pluies diminuent durant cette période de l'année et les journées sans pluie il y en a quelques unes .
La colonne s'étale les personnes partent en file indienne , bientôt Cayenne disparait et seule la nature reste .
Durant toute la journée la colonne suit la mer par des chemins plus ou moins fait , il suffit de suivre les premiers , faire déjà des prélèvements de plantes et les mettre entre deux feuilles , les yeux vont dans tous les sens , par ici des papillons morpho bleus, un petit singe nous regarde, quelques iguanes ont été aperçus depuis notre arrivée . Dans la journée aussi notre guide nous habitue à ramasser des graines dans les arbres ,ce qui constitue notre nourriture . Déjà quelques belles araignées ont croisé notre regard dont une araignée locale la Matoutou une grosse mygale . Au loin un Ibis rouge prend son envol.
C'est à la tombée de la nuit que le camp prend forme . un repas est pris afin de restaurer tous ces corps affamés par la première journée de marche . On peut dire que la colonne a bien avancé , que l'humeur est au beau fixe et que les porteurs pas trop chargés forment une bonne équipe . Deux feux sont allumés pour chasser les fauves éventuels et deux hommes de garde renouvelés régulièrement veilleront sur le groupe .
Le trio ce jour là passera beaucoup de temps à faire le bilan de la journée . Quelques bonnes remarques sont faite sur le groupe , les ânes , les échantillons prélevés et surtout les graines . Tout est répertorié , noté et réellement l'ambiance est très bonne la fatigue de la première journée ne se fait pas voir et c'est déjà dans la nuit avancée que l'équipe entière s'endort dans de beaux rêves prometteurs .
Au premières lueurs du petit matin l'air est plus frais et tout le monde vaque à ces premières occupations , après avoir bu un café local la petite troupe part pour une deuxième journée en bordure de mer , il semblerait que la pluie menace , le guide nous dit qu'il devrait pleuvoir avant le soir car les nuages sont bas et chargés de pluie . Ce n'est que la fin des pluies et nous devrions être relativement épargnés sur la première partie du voyage .
En cette deuxième journée nous devons traverser quelques petites rivières qui viennent se jeter dans la mer , notre petite barque fait parfaitement l'affaire et tout le monde est transporté d'une rive à l'autre en plusieurs voyages aller retour .
Raoul notre dessinateur en profite pour faire quelques dessins du paysage . soudain l'averse annoncée arrive et c'est un petit déluge durant une bonne heure . Tout le monde se protège par de grande feuilles de palmiers , l'eau n'est pas froide et le voyage se poursuit dans une bonne ambiance car ici les autochtones sont habitués à ces pluies orageuses très prolifiques . Dans cette deuxième journée nous croisons aussi des habitants de la région presque nus avec seulement le calimbé (petit pagne) comme seul habit , la nature leur dictant que seul cet habit suffit à leur bien être .
Il semble qu'au bout de deux jours , sans avoir fait de marche forcée nos marcheurs aient faits une cinquantaine de kilomètres ce qui est beaucoup et qu'à cette vitesse rapide cela semble convenir au bon déroulement de l'expédition . Il va sans dire que de tels parcours ne peuvent se faire dans l'Amazonie car il faut aussi se reposer, reprendre des forces et éviter tous les grands obstacles que la nature se charge de mettre à travers leur chemin . Le but aussi restant de rencontrer les tribus qui vivent dans ces contrées et qui connaissent bien les plantes médicinales .
Voila pour aujourd'hui , j'espère vous divertir un peu tout en essayant de vous donner des plantes et des animaux qui vivent dans ces régions . Peut être placerai-je quelques espèces pas tout à fait à leur emplacement de vie précis . J'essaierai de faire pour le mieux dans les semaines à venir .
Cette semaine je serai le soir entrain de préparer Noel et ne serai pas avec vous .
Bonne semaine à vous et à samedi prochain pour de nouvelles aventures
<<J'aurais beaucoup fait si je parviens à ranimer en celui qui m'écoute le souvenir de ce qu'il sait déjà >>
Platon (428 à 348 avant J.C)