L'exotisme se définit par rapport à un milieu. Et en l'occurence en milieu urbain un chêne pédonculé est beaucoup plus exotique à tout point de vue qu'un marronier, un tilleul ou un platane (ou un murier ou un albizzia si on parle de parkings).
En effet on peu considérer que ces essences sont indigènes au milieu "alignement urbain breton", par exemple
Et en l'occurence vouloir à tout prix taper dans l'exotisme le plus spectaculaire, avec des Eucalyptus par exemple, ça n'est quand même franchement pas judicieux. Outre les problèmes techniques liés à l'eucalyptus lui même le long d'un boulevard dans une région exposée à de forts vents (et oui, au moins le platane ne casse pas net à 5m du sol dès qu'il souffle une brise un peu trop soutenue), l'impact visuel est assez monstrueux.
Utiliser des essences d'aspect exotique dans certaines conditions, en petits touches, pourquoi pas, mais en alignement j'aurai plutot tendance à applaudir celui qui mise sur le chêne
Pour notra Araucaria par exemple, c'est presque obligatoirment un arbre de parc, et obligatoirement en isolé. A. angustifolia n'est pas encore trop génant, mais à la Villa Thuret il faut barricader les abords du bidwilli pour éviter que les piétons ne se fassent blesser par la chute des pommes de pin (4/5kg la pièce!)... Et comme chez araucana ce sont des rameaux épineux entiers qui tombent, pas juste quelques aiguilles comme avec un pin ou un sapin...
Et bien sûr pour l'utiliser en masse il faut au moins être sûr qu'il va bien résister, car on ne peut pas se permettre un alignement avec 2 beaux sujets, 3 rachitiques, 2 morts...
La gamme utilisée n'est pas entièrement lié au hasard ou au bon vouloir des pépiniéristes
Quant à la xénophobie appliquée aux plantes, elle est aussi incongrue que l'anti-xénophobie
Il faut seulement savoir ce que l'on veut et ce que l'on fait.
Ou bien on plante n'importe quoi, sans se soucier des conséquences sur ce qui nous entoure, ou bien on tient compte d'autres paramètres. Et parmi ces paramètres on trouve les éléments paysagers, l'origine géographique des plantes, leur impact sur le milieu urbain, leur impact sur le milieu naturel, etc. Dans l'ensemble il me semble plus responsable qu'un décideur public s'interroge plutôt qu'il se limite à "tiens ça c'est joli, plantons-le".