La République Sud-Africaine a une superficie de 1 221 037 km2 plus de 2 fois la France. C’est un plateau déprimé au centre (Kalahari) et relevé à la périphérie avec des chaînes côtières comme le Drakensberg. Le climat est de type tropical à saison sèche, au Natal tropical chaud à humide, et au Cap tempéré méditerranéen. Les températures peuvent être négatives la nuit et il peut y avoir de la neige sur les hauteurs en hiver.
La pluviométrie est saisonnière et dépend de la région : à l’ouest, les pluies tombent en hiver (sur la ville du Cap par exemple et au Namaqualand), à l’est et au nord c’est l’été. Entre les deux, existe une région où les pluies tombent toute l’année. La plus grande partie du pays a une pluviométrie supérieure à 250 mm jusqu’à 750 mm. Sur la côte de l’Océan Indien, elle dépasse 750 mm (au Lesotho et au Natal aussi). Par contre, la région au nord du Cap a une pluviométrie faible, moins de 250 mm et même atteignant moins de 100 mm à la frontière de la Namibie.
Le pays peut-être divisé en plusieurs régions botaniques : la Région Floristique du Cap, le désert et le semi-désert, la prairie et la savane, le thicket et la forêt.
Cape Floristic Region ou Région Floristique du Cap
La région du Cap couvre une superficie de 70.000 km2. Le relief est composé de chaînes de montagnes dont l’altitude atteint 1000-1500 m et des pics à plus de 2000 m et de vallées. La pluviométrie varie de 300 à 2000 mm par an suivant l’altitude, 5000 mm sur les plus hauts sommets. La partie ouest reçoit des pluies hivernales. Plus on va vers l’est, plus la pluie est répartie tout au long de l’année. L’été est généralement sec. Les températures moyennes annuelles sont de 15-16°C sur la côte, 17-18°C à l’intérieur, 13°C aux hautes altitudes. Le froid est restreint aux vallées de l’intérieur et la neige tombe parfois en hiver sur les plus hautes montagnes. Il y a du vent toute l’année ; du nord-ouest en hiver, du sud-est en été. Le feu est un facteur important de la diversité des espèces puisqu’il empêche la forêt de s’installer.
Le fynbos :C’est la principale végétation, qui couvre 46.000 km2. Elle est composée de
restionacées (herbes géantes comme
Elegia capensis), d’éricacées (bruyères) et de protéacées (
Protea,
Leucadendron, …) avec aussi des bulbes comme les liliacées, les iridacées et les orchidacées et des plantes succulentes sur les falaises et les sites secs. Les sols sont pauvres et acides. Le fynbos s’installe là où la pluviométrie est supérieure à 600 mm. Les incendies sont fréquents et parfois répétitifs. La végétation s’est adaptée à cet état de fait.
La richesse floristique est très élevée puisqu’on y trouve 8700 espèces dont 68% sont endémiques. C’est aussi le cas pour 6 familles comme les bruniacées (nous cultivons
Brunia albiflora près du Rocher).
Le renosterveld :C’est la deuxième végétation composée aussi d’éricacées arbustives mais avec peu de restionacées et de protéacées. On y trouve beaucoup d’astéracées comme les
Eriocephalus et les
Felicia, beaucoup de succulentes ou de géophytes (liliacées, iridacées, etc.)
Le Kamiesberg Centre :Il comprend la chaîne de montagnes du Kamiesberg dont certains sommets atteignent 1500 à 1700 m. Les pluies sont hivernales entre avril et septembre, 400 mm en moyenne annuelle, 525 mm aux sommets et 188 mm dans les vallées. Les températures moyennes annuelles sont de 12-14°C ; en hiver, il fait plus froid au dessus de 1200 m. On y rencontre 1000 espèces de plantes dont 80 endémiques de cette région. On y trouve trois types de végétation : le fynbos, le renosterveld et le succulent karoo suivant les altitudes et la pluviométrie.
Eriocephalus africanus,
Euryops tenuissimus, et
Protea namaquana sont originaires de cette région.
Le désert et le semi-désert :
Le Succulent Karoo : La plus grande partie de ce biotope occupe une plaine plate ou un peu ondulée. L’altitude est le plus souvent comprise en dessous de 800 m mais, dans l’est, près de l’escarpement, il peut atteindre 1500 m.
Ce biotope est déterminé par la présence d’une faible à très faible pluviométrie hivernale, variant entre 20 et 290 mm par an. Durant l’été, la température peut atteindre 40°C. Le brouillard est fréquent le long de la côte. Le froid n’est pas fréquent. Des vents chauds, dessicants peuvent souffler à toute période de l’année.
5000 espèces de plantes, dont 2000 sont endémiques, poussent dans cette région. La végétation est dominée par des buissons succulents et xérophytes : des vygies (aizoacées), stonecrops (crassulacées) ; une floraison massive d’annuelles (daisies, astéracées) a lieu au printemps. Les herbes sont rares, excepté dans les zones sableuses. La quantité de plantes succulentes est très importante et il n’y a pas d’équivalent dans le monde de zone aride de cette taille.
Le tourisme est l’industrie la plus développée. Les exploitations minières sont importantes. Moins de 0,5% de ce biotope est conservé. Il y a un nombre important de d’espèces rares et en danger.
Little Karoo :Le Little Karoo est une région semi-désertique située dans le Western Cape entre le Swartberg et Langeberg Mountains. Les pluies tombent en hiver et en été avec une moyenne annuelle entre 125 et 300 mm. L’altitude varie de 200-400 m dans les vallées et peut atteindre 1490 m dans le Rooiberg Range et jusqu’à 1955 m dans les Kammanassie Mountains. L’amplitude thermique peut atteindre 28°C avec des températures diurnes de 44°C pendant l’été et nocturnes de –3°C pendant l’hiver.
La végétation est composée de succulentes surtout des aizoacées :
Conophytum, Drosanthemum, Gibbaeum, Glottyphyllum, Ruschia, Trichodiadema ; et des crassulacées :
Adromischus, Cotyledon, Crassula ; des aloacées du genre
Haworthia.
Le Nama-Karoo :
Ce biotope se rencontre sur le plateau central de la moitié ouest de l’Afrique du Sud, aux altitudes de 500 à 2000 m, avec la plus grande partie entre 1000 et 1400 m. C’est le second biotope le plus large dans la région. Sa géologie est très variée mais la distribution du biotope est d’abord déterminée par la pluviométrie. La pluie tombe en été et varie entre 100 et 520 mm par an. Ceci aussi détermine le type de sol le plus abondant : plus de 80% de la région est couverte par un riche calcaire. Moins de 5% de la pluie atteint les rivières, la haute érodibilité des sols pose un problème majeur quand le surpâturage arrive.
La végétation dominante est une végétation d’arbustes xérophytes et succulents. L’herbe tend à être plus commune dans les dépressions et sur les sols sableux et moins abondante sur les sols ravinés. Le pâturage augmente rapidement la relative abondance des arbustes. La plus grande partie des herbes sont de type C4 et, comme les arbustes, sont caduques pour répondre à la pluviométrie.
L’urbanisation et l’agriculture sont minimales et l’irrigation est confinée à la vallée de l’Orange River. La plus grande partie de ce territoire est utilisée pour le pâturage par des moutons ou des chèvres. Le potentiel touristique est bas. Les mines sont bien développées.
Moins de 1% du biotope est conservé dans des zones réservées.
Opuntia aurantiaca, « the Prickly Pear » et
Prosopis glandulosa, « the Mesquite » sont les espèces étrangères les plus envahissantes. En dehors de ces conditions, plusieurs espèces indigènes peuvent proliférer :
Rhigozum trichotomum « Threethorn »,
Chrysocoma ciliata « Bitterbos »,
Acacia karoo « Sweet Thorn » et beaucoup d’herbes. Il y a quelques rares espèces en danger.
La prairie :
Ce biotope se rencontre sur le haut plateau central d’Afrique du Sud, sur la partie intérieure du KwaZoulouNatal et sur l’Eastern Cape. La topographie est en grande partie plate et ondulée, mais englobant l’escarpement lui-même. L’altitude varie du niveau de la mer à 2850 m. Sa superficie est de 343.000 km2. Les précipitations tombent en été et les températures parfois sont en dessous de 0°C en hiver.
La prairie (connue aussi localement comme Grassveld) est dominée par une simple couche d’herbes. La quantité de la couche dépend de la pluviométrie et du degré du pâturage. Les arbres sont absents sauf dans certains habitats très localisés. Les géophytes (bulbes) sont parfois abondants. Les froids, les feux et le pâturage maintiennent la prédominance de l’herbe et préviennent l’établissement d’arbres.
Ce biotope arrive après le fynbos pour la diversité de sa flore. On y rencontre des kniphofias comme
Kniphofia caulescens.
La savane :
La savane est le plus grand Biotope en Afrique australe occupant plus d'un tiers de l'Afrique du Sud. Sa superficie est de 959.000 km2 (Allemagne, France plus Pays-Bas). Elle est également la végétation dominante au Botswana, en Namibie et au Zimbabwe. Elle est caractérisée par une couche au sol herbeuse et une couche supérieure distincte boisée. Là où cette couche supérieure est près de la terre, la végétation peut être désignée sous le nom de Shrubveld ; où elle est dense comme région boisée ; les étapes intermédiaires sont localement connues comme Bushveld. L'altitude s'étend du niveau de la mer à 2 000 m ; les précipitations varient de 235 à 1 000 mm par an ; le gel peut se produire de 0 à 120 jours par an. C’est la région où il y a le plus de parcs nationaux comme le Parc Kruger.
La végétation est composée d’herbes, d’acacias, et de baobabs mais aussi d’aloès.
Le thicket :
Il n’y a pas de biotope « Thicket » formellement reconnue dans la littérature scientifique. Cependant, certains botanistes sud-africains estiment que la végétation qui remplace la forêt - où un degré de protection contre les incendies est encore évident, mais où les précipitations sont trop basses – ne peut être entré dans le type "Forêt" car elle n'a pas la taille exigée ni les nombreuses strates au-dessous de la canopée. Mais ce n’est pas non plus une "Savane", parce qu'il n'a pas une couche au sol herbeuse remarquable.
Le « thicket » subtropical est une végétation buissonnante fermée jusqu’à une basse forêt dominée par les arbres sclérophylles, persistants ou succulents, les arbustes et les vignes, dont beaucoup possèdent des épines sur la tige. Il est souvent presque impénétrable, n'est pas généralement divisé en strates, et a peu de couverture herbacée. Il existe des transitions avec les autres biotopes appelées « thicket » transitoire. Les différents types de Thicket contiennent peu d'endémiques, plusieurs sont des succulentes d’origine du Karoo (des espèces de
Crassula et des espèces de
Delosperma).
La forêt :
Les forêts sont limitées à des secteurs libres de gel avec des précipitations annuelles moyennes plus de 525mm en région de précipitations d'hiver et plus de 725 mm de précipitations dans la région de précipitations d'été. Elles se produisent du niveau de la mer à plus de 2100m au-dessus du niveau de la mer. Les forêts brûlent rarement, principalement en raison du humidité élevée - sous des conditions extrêmement chaudes et sèches (berg wind) les feux peuvent se produire et détruire la structure des forêts.
Les forêts tendent à se produire par paquet, dont peu couvrent une superficie plus grande que 1 km2, avec des secteurs plus grands seulement communs le long de la route des jardins et de l'escarpement de Lowveld. Même additionnées, les forêts couvrent moins de 0.25% de la superficie de l'Afrique australe, faisant à ceci le plus petit biotope sur le sous-continent.
La canopée des forêts est continue, comportant la plupart du temps les arbres à feuilles persistantes, et sous elle la végétation est multicouche. Les plantes herbacées, en particulier les fougères, sont seulement communes dans les forêts de montagne, tandis que les lianes et les épiphytes sont communs partout. La couche au sol est absente en raison de l’ombre épaisse. Sur les bords des paquets il y a des végétations distinctes qui peuvent tolérer le feu.
On trouve environ 649 espèces boisées et 636 espèces herbacées dans les forêts. Cependant, les forêts n’ont de flores uniformes. Il existe trois types séparés de forêt. Des forêts spécialisées qui se produisent dans de petits secteurs et très sporadiquement - comme les forêts de palétuvier, de marais et de frange- ne sont pas séparées de ces trois types.
En partie en raison de leur rareté, de leur splendeur et de leur arrangement, les forêts sont une attraction touristique importante en Afrique du Sud. Elles ont été exploitées dans le passé pour le bois de construction valable, comprenant le Black Stinkwood (
Ocotea bullata) et Outeniqua Yellowwood (
Podocarpus falcatus). Quelques forêts ont été détruites pour l'établissement des plantations exotiques. Un envahisseur important des forêts est
Acacia melanoxylon.