Vu de loin, on se rend compte au premier coup d'oeil que Camellia reticulata 'Captain Rawes' (John Lindley in The Botanical Register & The Botanical Magazine, New Series, Vol.I, 1827) n'est pas un Camellia japonica. Son port est beaucoup moins dense, les branches poussent un peu en lignes brisées donnant une impression de raideur ou de singularité. Comme la plante monte en petit arbre, le bas du tronc est dégarni. Une pivoine arborescente (de Chine bien évidemment) complètera très bien le tableau. La plante peut atteindre 3 m en hauteur ; il faut donc lui réserver de la place et lui trouver un emplacement de choix, vu son pedigree. On suggère de planter Camellia reticulata à l'abri de murs, au chaud. 'Captain Rawes' est plus rustique que certains cultivars qui aiment mieux la serre froide l'hiver. La rusticité de -10 °C que j'indique me semble raisonnable. Evidemment c'est une plante de terre acide qui réclame un substrat et un arrosage adéquat.
Au sujet du genre Camellia reticulata : ce camélia pousse à l'état naturel, en Chine et plus particulièrement dans les zones montagneuses du Yunnan entre 1800 m et 2700 m. Il existe une forme sauvage à fleurs simples mais découverte beaucoup plus tard. En effet, les camélias reticulata sont cultivés depuis très longtemps et ornent notamment les monastères chinois. Ce sont deux de ces cultivars qui ont été introduits par Richard Rawes et Robert Fortune.
Note : Il y a deux erreurs que l'on rencontre trop souvent dans les ouvrages :
- La première concerne la désignation du genre Camellia. Dans son ouvrage sur les camélias, Jean Laborey se réfère aux travaux de Paul Winter et indique que le père George Kamel, jésuite, n'a jamais vu de camélia. Il était en poste à Manille aux Philippines, colonie espagnole, où il n'y a pas d'espèces du genre Camellia. De même il n'en a pas décrit. Enfin il n'a jamais rencontré Charles Linné pour la bonne raison que celui-ci est né, en Suède, une année après sa mort. Mais le père Kamel était très connu des milieux botaniques de son époque par les nombreuses descriptions (6 recueils) qu'il avait adressées tant en Angleterre qu'aux Pays-Bas. C'est donc en son honneur que Linné décrivit Camellia Tsubaki en 1735. Il faut d'ailleurs remarquer que le mot Tsubaki est japonais et désigne le camélia ; ce qui fait dire que Linné a eu une plante qui provenait du Japon. Quand en 1753 Linné révisa sa nomenclature pour lui donner la forme moderne qu'on connaît, il a renommé Camellia Tsubaki en Camellia japonica.
- La seconde erreur concerne l'introduction du Camellia reticulata. On lit que Camellia reticulata 'Captain Rawes' a été introduit de Chine en Anglerre en 1820, par Robert Fortune. Or Robert Fortune est né en 1812 et il n'est arrivé en Chine qu'en 1843 ! Robert Fortune a bien introduit en Angleterre un Camellia reticulata en 1843, mais il s'agit du cultivar 'Pagoda'.
Le Capitaine Richard Rawes commandait le navire marchand Warren Hastings de la East India Company. Il a accompli 5 voyages en Chine à destination de Canton. Outre ses cargaisons marchandes, il ramenait des camélias pour des parents, Mr & Mrs Palmer lesquels possédaient une serre sur leur domaine de Bromley dans le Kent. De son 3ème voyage (1819-1820) il a rapporté 4 plants et Mrs Palmer écrivait au Botanical Magazine en novembre 1820 que 2 d'entre eux avaient été sélectionnés par le Captain Rawes en raison de leur feuillage particulièrement frappant (ils n'avaient pas encore fleuri). C'est l'un de ces camélias qui a été baptisé 'Captain Rawes' et décrit comme C. reticulata par Lindley.
Normalement, tous les Camellia reticulata 'Captain Rawes' sont issus de ce plant. Nous sommes donc en présence d'une plante historique au même titre que Rhododendron 'Sir Charles Lemon'.
Conclusion : Un magnifique camélia.
Feuillage : Comme les photos le montrent, les feuilles sont plus claires que sur C. japonica et d'un aspect plus allongé et coriace. On remarquera le V prononcé, le rebord denté et le réseau de nervures d'où le nom reticulata.
La floraison est superbe. En pleine terre à Brest, les fleurs sont moins imposantes qu'en serre mais elles sont plus grosses que celles de C. japonica. Déjà de loin on se rend compte que ce camélia est différent. Ce qui frappe c'est la lumière due à la texture de la fleur. Cette texture charnue n'est pas opaque mais translucide comme de la porcelaine, ce qui donne un rose très lumineux avec une pointe d'orangé (les photos numériques ne rendent pas la vrai couleur). La fleur est semi-double avec des pétales irréguliers gracieusement ondulés. La période de floraison commence généralement fin février. On dit que Camellia reticulata fleurit difficilement et qu'il lui faut donc l'abri des murs. Dans mon jardin 'Captain Rawes' fleurit sans problème. Il faut seulement s'assurer qu'il ait de l'eau en été en particulier en août quand il fait ses boutons sinon ces derniers tombent avant d'éclore car leur pétiole est trop faible.
Camellia reticulata requiert les expositions suivantes : lumière,soleil Le sol doit être acide, profond, frais. Prévoir un grand trou à la plantation et enrichir le terreau avec un peu d'Or Brun.
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Catégorie - arbre,arbuste
Dimensions
Hauteur 3.00 m
Etalement 2.00 m
Températures minimales
La plante meurt à partir de -10.0 °C
Les parties aériennes sont atteintes à partir de 0.0 °C
Exposition - lumière,soleil
Feuillage - persistant
Floraison - Couleur(s) : rose
Méthodes de multiplication - bouture,greffe
Toxicité Pas de toxicité à signaler, ou toxicité indéterminée.
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