Je sais bien tout ça et ce que je dis n'est pas confus du tout. Dire que le semis d'une graine issue d'un arbre greffé donne le porte-greffe est faux. Relisez une publication sur les greffes et vous comprendrez pourquoi.
Evidemment que tu peux semer des pépins de pomme ou des noyaux d'avocat, tu obtiendras en effet des arbres qui te feront des pommes ou des avocats, mais là, tu reproduis une espèce, pas un cultivar. Si tu veux obtenir un cultivar précis, tu dois avoir recours à une multiplication végétative dans laquelle la fécondation, donc la recombinaison des gènes, n'intervient pas, à savoir la bouture, la marcotte, ou la greffe. C'est ce qui te permet de garder le patrimoine génétique, donc les caractéristiques recherchées intactes.
Tu prends l'exemple de citrus hystrix, mais il faut préciser qu'il n'y a pas de cultivar sélectionné sur cette espèce. On cultive l'espèce type. Donc si tu sèmes des graines de l'espèce type, tu obtiens des plants de l'espèce type qui ressemblent au plant mère avec quelques variantes (s'il n'y a pas eu d'hybridation naturelle avec une autre espèce de citrus bien sur). La raison, c'est qu'il n'y a pas de caractère individuel exceptionnel sélectionné par l'homme chez cette espèce susceptible d'être récessif et de disparaitre par recombinaison des gènes.
Le cas des agrumes est particulier : chez certains cultivars, les graines peuvent donner des embryons ne comportant que le patrimoine génétique du plant-mère (un clone comme pour la multiplication végétative). On appelle ce phénomène la polyembryonie. On peut retrouver la même chose chez certains manguiers. Chez les sorbus on retrouve un phénomène proche : le pollen déclenche le développement d'un embryon à partir de l'ovule sans le féconder : c'est l'apomixie.
Ce qui faut comprendre, c'est la théorie générale de ces techniques et les enjeux de celles ci. Je n'ai pas mérite : c'est mon métier.