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Commentaire de parochetus
Le 11 juin 1898, pour célébrer l’arrivée du tramway, un vin d’honneur est servi à Kérinou, devant l’usine de tramway, en présence des personnalités de la ville et du département.

En six mois, au début de 1898, le chantier du tramway est mené à terme. Il marque le véritable départ des transports en commun à Brest. Le 11 juin 1898, c’est l’inauguration officielle, avec tout le gratin du département. Le nouveau mode de transport séduit immédiatement les Brestois.

Jusque-là, c’était le néant, ou presque. Les vieilles diligences à cheval ne convainquaient personne. Pas même leurs concessionnaires. Financièrement, ils ne s’y retrouvaient pas malgré les subventions de la ville, soucieuse de faciliter les déplacements de ses administrés. À la fin du XIXe siècle, les transports en commun brestois restent scotchés à la case « zéro ».

Comme l’écrit La Dépêche à l’époque, « Brest n’est qu’imparfaitement relié avec ses faubourgs. Les omnibus s’arrêtent à mi-chemin. Si l’on va à Saint-Pierre, il faut s’arrêter à Recouvrance. Et l’autre côté n’est pas mieux partagé », se désole l’auteur. Les terribles pentes brestoises ne sont pas étrangères à ce triste constat. En 1895, le conseil municipal prend le mors aux dents. Il décide de la création d’un tramway électrique.

Trois lignes

L’électricité. « Elle n’est pas encore parvenue à Brest en cette fin de XIXe siècle », rappelle Jean Le Goualc’h (1). Pour que le tram fonctionne, il lui faudra donc son propre réseau d’alimentation. Les concessionnaires retenus, MM. Laval et Hérodote, devront construire une usine de production d’électricité. Un problème facilement réglé puisque leur société, la Compagnie des tramways électriques brestois, est une filiale du groupe belge Electrobel, spécialisé dans la production de cette nouvelle énergie...

À l’époque, le tram représente la panacée. Silencieux, hormis le grincement des roues sur les rails, peu encombrant, il n’effraie pas les chevaux. Et en plus, le wattman, le conducteur, peut moduler la vitesse de son véhicule à volonté en tournant son petit rhéostat. L’un des autres gros atouts du tram, c’est l’image moderne qu’il véhicule pour la ville. En cette fin de XIXe siècle, Paris, Marseille, Lyon, et toutes les grandes villes de France se tournent vers l’électricité pour leurs transports collectifs.

Pour desservir tous les quartiers, deux lignes sont mises en service. La plus importante relie Saint-Pierre au Pilier-rouge. « Aujourd’hui, Brest est une ville linéaire, commente Jean Le Goualc’h. Mais elle l’était déjà à l’époque. » À partir de l’actuelle place de l’Octroi, un décrochement de ligne permet de rallier le bourg de Saint-Marc. L’autre ligne passe évidemment par le dépôt et l’usine d’électricité des trams, à Kérinou. À terme, elle met en communication le port de commerce et Lambézellec. En 1901, une troisième ligne est ouverte, reliant Saint-Marc au porc de commerce.

Protestations de riverains

Confiants en leur bonne étoile, les concessionnaires font débuter la pose des lignes avant même d’obtenir le marché. Le premier rail est installé dans la rue de Siam le 11 janvier 1898. La circulation est déviée par la toute récente rue Amiral-Linois, rapidement transformée en chemin boueux. Cela n’est rien au regard des premières protestations soulevées par le chantier.

Des commerçants signalent ainsi à la mairie, au travers d’une pétition, que les tramways gêneront considérablement le déballage des marchandises sur les trottoirs. Un propriétaire de la rue de Siam prétend que les vibrations produites par le passage du tram mettront en péril la solidité de sa maison. Plus anecdotique, on se souvient également de cet ouvrier verbalisé pour tapage nocturne alors qu’il travaille de nuit sur le chantier pour que tout soit prêt le jour dit. Ou encore les habitants de Lambézellec, refusant les poteaux de bois destinés à leur quartier, alors que le centre ville s’ornait d’éléments en fonte.

Le grand jour est fixé au 11 juin 1898. Cinq jours plus tôt avait eu lieu la générale, sur toute la longueur des lignes. Le 11, donc, tout ce que la ville et le département comptent de personnalités se presse à Brest. Le tram convoie tout le monde au dépôt de Kérinou. Les élégantes eurent l’honneur de remettre en route les groupes électrogènes, baptisés « Delobeau », « Rivière » et « Ramondou », des noms du sénateur-maire, de son adjoint et du sous-préfet.

Ensuite, direction la place de la Tour-d’Auvergne, où la foule attend le tram. Un passant, ôtant son chapeau, demande aux autres de « saluer, c’est le progrès qui passe ». Mais c’est le lendemain, dimanche 12, que les Brestois rendent véritablement hommage au tramway. Pendant quatorze heures, les rames ne désemplissent pas. 12 500 personnes y montent. Une vieille dame, trop heureuse pour se lasser, accomplit à six reprises l’aller-retour Inkermann Grand-Pont. Le tram faisait déjà partie de la famille.
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