| Le Bois de Boulogne.
C’était jusqu’à la dernière guerre, une promenade ombragée de grands ormes qui s’étendait, sur les glacis des fortifications, de la gare à la vallée du Moulin à Poudre. Cette ceinture de verdure entourait d’ailleurs la ville en passant par les hauteurs du Bouguen et les remparts de Recouvrance jusqu’à la pointe des Blagueurs pour revenir ensuite, par le cours Dajot, rejoindre la gare. Près de cette dernière, entre l’avenue Clémenceau et les douves où passait la voie du chemin de fer départemental, on devinait, au petit matin, les ombres furtives des « Reines des jardins » lamentables épaves dont le bois était à la fois le salon et la chambre à coucher. Elles allaient se réchauffer au comptoir des petits cafés dont les baraques toutes de guingois bordaient l’avenue. De l’autre côté de la place de la Liberté, vers Kérinou, les frondaisons dissimulaient la Villa Champêtre et ses allées de boules ; des jardins en friche royaume des « Romanichels » et plus loin les baraques de la Maison du Peuple. Le Bois de Boulogne, qui était autrefois laissé à l’abandon, fut aménagé par la ville, avec l’accord du Génie Militaire, vers 1895. On traça des allées, on installa des bancs ; mais les grands ormes, ainsi que tous ceux du pourtour de la ville étaient menacés d’une destruction à plus ou moins longue échéance due à un insecte, le grand scolyte de l’orme, qui fit son apparition en 1927. | |