cortejuan a écrit :Le gaspillage ce sont les agriculteurs avec des céréales comme le mais (lire Dumont, il en parle déjà en 70)
Attention. Le maïs ne consomme guère plus d'eau que le blé, de récentes et on ne peut plus sérieuses études d'agronomie tendent à le montrer. Ce qui nous fait percevoir le maïs comme un infatigable pompeur d'eau, c'est le fait qu'il en ait besoin en été, c'est-à-dire au moment ou celle-ci est la moins disponible pour cause d'une évapotranspiration élevée.
Je m'explique. lorsque les précipitations tombent, elles mettent plusieurs mois avant de rejoindre la nappe phréatique, c'est le temps qu'il leur faut pour traverser les couches superficielles du sol.
On sème le blé en octobre, il germe puis développe son puissant système racinaire et, dans une moindre mesure, son appareil foliaire. Arrivent les pluies de la mauvaise saison, qui, lorsqu'elles tombent, rencontrent une couverture foliaire et un réseau racinaire superficiel déjà dense. Cela les retient quelque-peu, et lorsque le printemps revient, le blé démarre sur les chapeaux de roues : tallage, croissance, épiaison. Il évapore de ce fait une grande partie de l'eau des pluies d'hiver, qui se trouvait encore dans le sol. Début juillet, c'est la moisson, le sol n'est plus utilisé pendant le reste de l'été.
Le maïs, quant-à-lui, est semé début mai et récolté fin octobre, environ. Ce qui signifie qu'entre novembre et mai, lorsque, dans beaucoup de régions françaises, la majorité des précipitations tombe, le sol est nu. L'eau de pluie rejoint de ce fait beaucoup plus facilement la nappe,
alors qu'elle ne devrait pas si le sol était couvert. Elle dispose de suffisamment de temps pour cela. Il se trouve ainsi un excès d'eau dans les nappes, qui est repompé par les agriculteurs lorsque le maïs en a besoin pour sa croissance, c'est-à-dire en été. Mais c'est sûr, l'impression laissée n'est pas la même. Que le blé puise de l'eau quand le sol est humide, les pluies fréquentes et les températures fraîches ne choque personne. En revanche, lorsque les agriculteurs sortent les enrouleurs, les pivots et tout l'arsenal en plein été, tout le monde pousse des cris d'orfraie.
En fait, le principal problème vient surtout des reliquats d'azote, qui sont lessivés par les pluies d'hiver dans le cas du maïs, alors qu'ils sont partiellement récupérés par la végétation qui se ressème en fin d'été, à la suite du blé, ou alors par le blé suivant.
Loin de moi l'idée de défendre coûte que coûte la maïsiculture, qui comme les autres grandes cultures, est très préjudiciable à la santé des sols et à la biodiversité. Mais les problèmes d'eau qu'elle engendre viennent surtout d'une mauvaise gestion de celle-ci (arrosages en milieu de journée, asperseurs qui déversent sur la route) et non des besoins de la plante en eux-mêmes.
Je m'excuse pour cette digression un peu longue et pompeuse, qui n'est d'ailleurs dirigée vers personne en particulier, mais je ne peux m'empêcher de tempérer certaines idées reçues.
Bien cordialement