Bonsoir,

je suis globalement d'accord avec ascalaphe, mais je diverge sur le fait que le sol laissé nu par le maïs favorise l'absorption de l'eau de pluie. Dumont dénonçait déjà le fait qu'un sol nu damé par les énormes tracteurs modernes, ne retient pas l'eau qui s'écoule dans les rigoles ou les drains pour rejoindre rapidement les ruisseaux puis les rivières, créant des inondations et des pollutions aux nitrates, Cette situation est bien visible chez moi. Les zones nues sont couvertes de flaques d'eau et dès qu'il y a pluie durant une semaine, toutes les zones à forte activité céréalières sont inondées alors que les zones où cette activité périclite n'inondent pas.

Enfin, si je fais une fixette sur le maïs c'est que nous n'en mangeons (ou si peu) pas et que les fromages qui ne sont pas sous AOC sont immangeables à cause de la consommation par les bovins de maïs ensilé. De plus, le maïs est demandeur d'eau comme tu le dis précisément quand il vaudrait mieux pas (en été). Il est sensible aux maladies et doit être traité massivement ou remplacé par du transgénique. Enfin vu son cycle végétatif court, il lui faut beaucoup d'engrais.

Don c'est vrai l'eau est précieuse et pourrait être peut-être mieux utilisée.

Daniel

Et d'eau salée à l'eau douce par évaporation ...  C'est bien mon Corto ...  

Et pour continuer sur les sols nu cela devient plus préoccupant en hivers car le nitrate présent est léssivé par les pluies mais des cultures intermédiaires permetteraient d'éviter cela(piéges a nitrates)mais pour les agriculteur cela a un côut et pour un résultat ???....

Oui,

mais il faudra bien trouver des solutions et les couvertures vertes hivernales comme on procède dans les potagers sont intéressantes  (luzerne, fèverole, trèfle etc.) mais c'est une autre culture qui s'éloigne des méthodes actuelles.

à plus

Détrompez vous. Les CIPAN (cultures intermédiaires pièges à nitrates), les légumineuses fixatrices d'azote amosphérique et autres cultures intermédiaires sont beaucoup moins ringardes qu'elles n'y paraissent, et reviennent même en force dans les itinéraires techniques. Depuis quelques années (du moins chez moi) on voit de plus en plus de moutarde, de phacélie et de farouch (Trifolium incarnatum) alors que c'était très marginal il y a quelques années.
C'est certes beaucoup plus motivé par les prix croissants des intrants de fertilisation, que par une quelconque conscience environnementale, mais le fait est là. Maintenant c'est sûr qu'il y a encore une bonne marge de progression.

Oui ce qui compte ce n'est pas la motivation c'est le résultat.

Merci des infos.

cordialement

Ce qu'il ne faut pas oublier, au niveau des cultures céréalières ou autres, c'est que les agriculteurs,qui aimeraient vivre de leur métier qui est souvent une passion, ne sont pas libres du choix de leurs cultures. Ils ont des quotas fixés par l'Europe et leurs champs sont surveillés par satellite. On leur impose les surfaces à cultiver et quoi cultiver. L'arrosage sur les parcelles, etc. comme pour la production laitière, sinon, pas de subvention.

Et quand on sait à quel point leurs revenus sont faibles malgré les heures de travail, et quel travail, fournies ...

Je tiens l'information d'une de mes premières voisines, agricultrice,  lorsque je suis arrivée en Vendée, il y a plus de 22 ans.

Je parle de ceux-là, qui constituent l'essentiel du lot, et qui se bagarrent pour maintenir un prix du litre de lait décent. Pas des grands céréaliers de la brie ou de la bauce.
Cesont eux qui nous nourrissent, et qui va le faire quand ils auront disparu, que leurs enfants ne voudront pas s'échiner pour pas grand chose ? Qu'allons-nous manger nous qui réclamons toujours plus,  et de meilleure qualité, et plus sain, et plus écolo, et eux qui sont obligés d'employer force pesticides (et en meurent parfois) et engrais afin d'obtenir des rendements qui leur permettent de vivre ???

Ne crions pas haro sur le baudet (et je ne parle pas de bourru) c'est une population qui souffre et perd peu à peu l'espoir.

J'ajoute, à propos de notre eau si précieuse (à propos mon terrain est si gorgé d'eau que les fosses toutes eaux et autres ont du mal à absorber nos eaux usées) qu'elles sont régulièrement polluées par nos agriculteurs qui sont souvent sommés d'utiliser par leurs fournisseurs de graines les engrais et les herbicides qui finissent dans nos nappes.

Heureusement nous buvons pas l'eau de notre puits qui ne sert que pour le jardin.